MA FÉMINITÉ N’A PAS BESOIN DE TA VALIDATION

Je n’ai jamais conformé à mon genre, du plus loin que je me rappelle, la féminité n’a jamais su me coller, et cette féminité n’est jamais restée plus longtemps que certains moments. Des années à se demander si un jour j’allais enfin devenir une “vrai” femme. Celle qui fitte, celle qui se fond dans la masse et qui ne dérange pas. Il faut pas dire que j’ai pas essayée, je me rappelle d’avoir proclamé haut et fort devant mes amis à 15 ans que j’allais me forcer, faire un effort et enfin être féminine.  Avoir passé des heures devant le miroir, nue, à étudier tous les recoins de mon corps, et me demander si je faisais quelque chose de mal quand les gens pensaient que j’étais un garçon. La quantité de fois que les gens voyaient moi et mon frère jouer, en disant c’est ben cute les deux ptits gars. De me faire interdire l’accès aux toilettes des filles a 10 ans, et essayer de convaincre la surveillante en pleurant que je n’étais pas un garçon. Que toutes les fois qu’on me demandait si j’étais un gars ou une fille, le doute s’immisçait dans ma pensée, ce doute quotidien, à en venir que j’me disais que je faisais quelque chose de mal parce que j’aimais mes cheveux courts et mon linge de tomboy. Que toutes les heures passées à fantasmer du jour où j’allais avoir des gros seins, enfin on ne me poserait plus de questions. Ce jour là est venu quelques années plus tard, mais avec les seins, mon élan de féminité n’est jamais vraiment venu par lui-même, toutefois j’éprouvait un interêt artistique pour la mode, les cheveux et le maquillage, mais les glitters sont jamais restés collés après moi. On ne m’a plus questionné sur ma validité en tant que femme, mais bien sur le fais que je me disais hétéro malgré le fait de pas vraiment avoir l’air fille.Pis un jour j’ai trouvé un style, une subculture, à quoi je pouvais m’identifier, trouver ma propre définition de féminité badass et non-conforme. Je pouvais enfin me trouver sexy tout en ne montrant aucun décolleté, boire comme un trou et faire des jokes tout croche sans me faire questionner sur le fait que je n’étais pas “assez” femme. Mais le jour où je me suis dit que mes seins allaient me genrer et que je n’avait plus a me préoccuper de ça, fut le jour ou j’ai commencé à agir, à performer certaines choses pour le male gaze, puisque en dessous de mon image pas féminin, je savais que mon corps, lui, correspondait à une norme de beauté de la société. Et maintenant , je me détache et déconstruit de ça une étape à la fois, et j’ai enfin pu crier haut et fort que je suis lesbienne qui ne conforme pas a un image de “la femme”, et que je ne me conformerai jamais.

-RDSKNGRL

MA FÉMINITÉ N’A PAS BESOIN DE TA VALIDATION

LETTER FROM YOU LESBIAN FRIEND/ LETTRE DE TON AMIE LESBIENNE

Souvent, j’entend parler mes amies hétéra de la difficulté de se lier d’amitié avec un dude. L’importance de mettre au clair les intentions dès le début, si on ne veut pas développer la dynamique de désir sexuel. D’un autre coté, les amitiés entre femmes, qui font couler beaucoup d’encre dans les magasines populaires, sont décrites avec une approche genre “faut apprendre à ne plus se sentir en compétition entre nous, faut pas se comparer faut pas faut pas…” Par contre, en tant que lesbienne, tout ça m’apparait tellement différent, tellement loin de ma réalité. Petite réflexion sur mon expérience post coming-out de mes dynamiques amicales.
Après mon coming-out, j’ai des amies avec qui ça a changé. Beaucoup d’amies, la majorité d’entre elles je dirais. C’est avec les années que je peux maintenant nommer ces changements. Soit nous sommes devenues distantes, d’une part parce que je me sentais incomprise et que j’avais un besoin criant de m’entourer de personnes qui me ressemblent et de l’autre, parce qu’elles redoutaient un changement dans mon comportement avec elles, carrément.  De l’autre coté,  j’ai des amies hétéra avec qui une ambiguïté particulière s’est installée, une espèce de tension plus ou moins assumée, une curiosité ou une attirance qui n’était pas la avant que je m’assume ouvertement lesbienne mais qui était dorénavant possible d’explorer. Par exemple, le french quand t’es saoule pour “savoir si t’aime ça” ça exotise mon orientation comme quelque chose de l’fun à essayer.
Depuis, la difficulté de me faire des amies s’articule toujours autour de mon orientation. Les deux dynamiques de distance/intérêt se reproduisent régulièrement avec les amies à l’extérieur du milieu LGBTQ++. Honnêtement, je compte juste deux amies qui étaient dans ma vie avant le coming-out et qui le sont encore à ce jour sans que rien n’ait changé… deux! En plus, il faut préciser que ces amies-la, elles les ont entendues les calls du genre “Ah ouais, vous allez en camping ensemble, CISEAUX CISEAUX !” Il faut constamment transgresser les normes de relations Lesbienne/Femme et spécifier qu’il “ne se passe rien entre nous,” comme si la possibilité que j’aie une amie qui ne m’attire pas physiquement était impossible à cause de mon orientation.
Pis dans le milieu LGBTQ++, l’ambiance est différente, mais tout autant difficile à diriger vers une relation amicale. Souvent, l’orientation sexuelle affichée nous mène vers un espèce de prédisposition à se cruiser. Pour se lier d’amitié avec une autre personne de la communauté LGBTQ++ aussi, il faut préciser “qu’il ne se passe rien entre nous.” Évidemment, cette dynamique exprime la complexité d’affirmer son orientation sexuelle sans que celle-ci soit automatiquement renvoyée vers la sexualité.
Cet article vise à tout simplement partager mon expérience pour permette une réflexion sur les conséquences de l’hétéronormativité sur nos relations amoureuses tout comme nos relations amicales.

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LETTER FROM YOU LESBIAN FRIEND/ LETTRE DE TON AMIE LESBIENNE

DON’T ASSUME I’M HETERO : PENSÉE D’UNE LESBIENNE REFOULÉE

La présomption à l’hétérosexualité…

Ça m’a affecté moi-même toute ma vie, parce que même si je ressentais, pensais et agissais comme une lesbienne (1), je me présumais hétéro.

Ça m’a affecté dans mon sentiment de solitude et mon isolation, car je présumais l’hétérosexualité des autres. Ça a fait en sorte que j’ai caché et gardé mes sentiments pour moi-même.

Ça a affecté des personnes autour de moi qui se sont aussi senti-e-s opprimé-e-s, car comme d’autres, je présumais aussi leur hétérosexualité.

Ça m’a affecté dans mes relations avec d’autres filles (2), car la présomption à l’hétérosexualité, la honte, la peur, a fait en sorte que ce n’est qu’à travers des applications de rencontres et des soirées lesbiennes que nous nous sommes découvertes, reconnues, dévoilées. Car malgré la proximité, la confiance, l’amitié, la solidarité, nous étions seules et refoulées.

Ça m’a empêché, peut-être, de développer des sentiments avoués d’amour, pour des personnes extraordinaires, pour mes soeurs (3), qui mériteraient qu’on prenne plus soin d’elles, peut être plus, et je me tente à le dire, peut être plus que n’importe quel gars (4) a pris soin de nous.

(1) Il faut reconnaître que cette perception est propre à mon expérience personnelle, mais qu’elle n’est pas vécu pareillement pour toutes les lesbiennes qui sont toutes uniques et différentes, bien que nous aillons un certain vécu commun.
(2) Je parle ici de femmes cis dans mon expérience personnelle, mais il aurait pu s’agir, ou il s’agissait peut-être de personnes dont le genre n’est pas conforme.
(3) Je fais encore référence à des femmes cis par rapport à mon expérience personnelle, mais pour le futur et d’autres, il s’agit de toute personnes n’étant pas des hommes cis hétéros.
(4) Je fais référence aux hommes cis hétéros.
– Lezboï Sista

DON’T ASSUME I’M HETERO : PENSÉE D’UNE LESBIENNE REFOULÉE

QUEER LIFE IS POLITICAL

When you look at me and you say you don’t understand queers.
Then i realise, that’s just it, you don’t understand it because you don’t live it. You not understanding (yet) doesn’t mean it is less valid, it just means that you must now realize your priviliege(s) in our cisgendered heteronormative (capitalist patriarcal bullshit of a) world. (And if you haven’t seen that yet, wake up a little)
It might seem to you it’s private, like who cares so and so is gay or trans, why should it be a political subject you say.
Because trans people are being killed all the time because of toxic heteropatriarcal masculinity in our society.
Because queer people still get sideway dirty looks when they walk down the street.
Because standing up to street cat-calls might get you yelled at for being an angry lesbian.
Because queer people still have to hide/lie/disguize things about their identity to be taken seriously for their careers.
Because coming out to your family can still be dangerous for certain who could live abuse or rejection from their families.
Because queer youth are at a greater risk for mental health issues.
Because queers have been killed by fascist groups all over the world.
And for so many other things.
Our bodies, our sexuality, our lives were put in little teeny tiny boxes of what we should be. no one should be obliged to squeeze into such uncomfortable standards. And don’t kid yourself, it is still a political stand to come out to strangers, not knowing what might put you in danger.
So i am political; as a woman, as a feminist, as a skinhead and as a lezboï.
-RDSKNGRL

QUEER LIFE IS POLITICAL

BE A GOOD HETERO FRIEND.

Because you always have had that gay friend. That lesbian friend. Or even just some queer friend you like to bring up when you want to let me know you are okay with who i am. I have heard the who cares, live and let live, and especially the what you do in the bedroom is not my business. The thing is that my queerness (whatever it may be) is not just confined to my bedroom, it is every day. When i walk down the street, when i go into a bar, when i get hit on by random guys or when you do a joke about how feminine/butch someone looks. Our day to day lives are molded by a hetero society, you might or might not have realized it, but it’s there. And some small spaces, spaces that we create for ourselves makes us feel good, it’s not that i don’t like hanging out with my hetero friends, but sometimes it just warms you up being in a non-hetero environment. So maybe, just maybe, someday when i tell a guy i’m gay they won’t laugh and think im trying to turn them on. Maybe i won’t have to be cat called as the angry lesbian. And maybe i won’t get the snarky comment that maybe someday i will meet the right guy. Or even the assumption of being hetero, that wide eyed look when someone finds out you aren’t hetero and the i knew it! Your hair is sooo lesbian. I mean, having the feeling that you “Have” to come out to every new person you just met is exausting. Trust me. You might think, then why do i feel the need to do it? Because so many years of not saying it just makes you want to be straight with people ( no pun intended). We are in feminist, anti-opression circles (if you aren’t, then i hope with all my heart you meet these cool friends) and we need to adress patriarchy in all it’s angles, not just for hetero cis women, as we often say, private is public. If you have only heard of gay mariage rights and equal pay, then you might be stuck in the last century. Thats’s why we bring it up and we need to talk about it in our everyday circles. You tell yourself that you love “the gays” and you certainly not homophobic, but doing nothing about a little harmless joke or a who cares kind of comment, still affects your non-hetero friend, or even a friend who you assume is hetero because they never said anything outloud. We already deal with shit from our families, strangers and any other random hetero person, so please be a good hetero friend and listen. -RDSKNGRL

BE A GOOD HETERO FRIEND.

WHEN MEN MAKE US FEEL LIKE PREY. FIGHT BACK. FUCK THE HETERONORM.

I went out the other night.  I usually don’t go out other than pubs or punk shows, clubs really aren’t my scene. But lately, I came out. And it’s pretty normal to want to be around amazing beautiful lesbian/gender non-conforming women, that sometimes happens in events, sometimes hosted in clubs. Fancy bars that i wouldn’t go on a normal Friday night, but when you show up and look around, it’s amazing. A full bar with barely any men and everyone is beautiful, i’m not kidding. Everybody looks amazing but is also exuding an aura. The openly non-hetero aura that, put together with 70 other people creates this cool vibe, this fun safe lesbian* space. We show up with a few friends, we also pre-drink at home before and meet up with new and old friends. Drinking, dancing, and also looking around, making eye contact with beautiful people who just seem so at ease with themselves and their attractions.
But at some point, the vibe changes. The doors open to anyone. And the lesbians just seem to disappear. Then the bar is taken over by men. Usually I love men, a lot of my friends are men, at the shows I go, most of the audience is men. But the guys that show up at the event are hunting, and the women present are their prey. They creep up, impose themselves and do not respect anyone around them. I haven’t seen this in a very long time. Guys coming up to my friends and grabbing their ass. Guys trying to grind up on two girls trying to have a good time. Guys getting way to close behind girls who are just dancing. Girls flipping off guys and trying to tell them they aren’t interested, and the guys just giving the thumbs up and playing it cool without leaving them alone. Me having to push a guys face away when he tries to come in close when two girls are kissing. Me elbowing men who come too close, thing i usually do in crowed punk shows. Being told by a guy I’m an asshole for pushing him and telling him he is at a lesbian event. Then him just not wanting to leave me alone. Me turning around and just seeing guys grinding and creeping all over the bar.
And it’s barely midnight. Im asking myself; where are all the girls, where are all our allies, where are the men who don’t fantasize lesbian women. Where is my girl gang. I got tired, i got bored and i got angry. I don’t get angry. I usually don’t go out to clubs either. I decided to go outside with a friend. The same guy who called me an asshole asked me if he was still taking up too much place, ironically. I told him to just leave us alone. Then he asked me if i was a man, for talking to him so bluntly. Excuse me? Me being assertive and direct does not make me less of a woman, and even then who fucking cares about gender norms. Then he just decided to call me fat and ugly, just trying to belittle my appearance because i told him to fuck off. I usually don’t get angry. But then, at least he was standing 10 feet away because a punch in the face would of been well deserved. Right there on st-laurent.
I mean, I went out that night to go to a lesbian event. And i do not want to ghettoize  myself,  but i don’t want to be treated like a piece of meat by men either. Then people wonder why people who live certain oppressions don’t always want to be around people who abuse of their privileges.

-RDSKNGRL

WHEN MEN MAKE US FEEL LIKE PREY. FIGHT BACK. FUCK THE HETERONORM.